Les objets numériques légers, transportables et connectés comme les tablettes, le smartphone, le lecteur mp3, et qui font partie de notre quotidien ont, eux aussi, à l’instar de la télévision, de la radio et plus récemment des ordinateurs fixes ou portables, intégré la sphère de l’enseignement/apprentissage. Sans doute plus que pour les autres outils susnommés les outils numériques nomades se rattachent plus à l’apprentissage qu’à l’enseignement, plus à l’apprenant qu’à l’enseignant. Moins chers qu’un ordinateur portable, mobiles, qui peuvent fonctionner avec une connexion internet flexible et à moindre coût, qui donne accès aux réseaux sociaux et donc à une communauté de pairs, accessibles quelle que soit la zone géographique (dès lors qu’il y a du réseau), les outils nomades et le smartphone en particulier ont très vite été adoptés par les étudiants des universités quel que soit le pays. Les différentes recherches qui ont été menées ces dernières années tendent à montrer que ces outils ont eu une influence significative dans la pratique des apprenants notamment dans les pays émergents ou en voie de développement. Quel usage effectif est fait de ces outils par les acteurs de la relation enseignement/apprentissage ? En quoi ces outils numériques mobiles contribuent à un apprentissage collaboratif informel et effectif ? Comment l’apprentissage se construit via les réseaux sociaux ? Dans ce numéro 18 consacré majoritairement à la thématique des outils nomades connectés, des recherches tentent de montrer en quoi ces outils viennent transformer la relation enseignement/apprentissage en enseignement en général et supérieur en particulier dans les pays d’Afrique subsaharienne comme dans les pays d’Afrique du Nord.
Ce numéro est ainsi constitué de sept contributions qui se divise en trois axes :
- un premier consacré aux technologies mobiles et à leur rôle dans l’enseignement supérieur ou en quoi et comment ils transforment la relation enseignement/ apprentissage ;
- un deuxième axe est, lui, consacré à la communauté virtuelle constituée dans réseaux sociaux via les technologies mobiles ou comment les étudiants créaient une communauté de pairs dans une optique d’amélioration de leur apprentissage ;
- construit sous forme de varia le dernier axe regroupe des travaux portant sur les facteurs d’utilisation des TIC dans l’enseignement supérieur maghrébin avant et post Covid.
Axe 1
Neelam Pirbhai-Jetha tente dans une recherche-action menée à l'université de Mascareignes (île Maurice) auprès d’un public d’étudiants en langue de deuxième et troisième année, de montrer que l’usage du mobile-learning peu permettre de rendre le feedbak plus efficace et de développer un esprit critique grâce à la collaboration entre pairs.
Dans leur article Sami Redjimi et Latifa Kadi questionnent la place des appareils nomades dans le contexte universitaire algérien et tentent d’identifier les représentations et les usages des étudiants et des enseignants.
Hanaa Ait Kaikai et Abdellah Chaiba, quant à eux, interrogent le rôle des technologies mobiles et notamment du smartphone sur la formation informelle des étudiants de la faculté des sciences et techniques de Settat au Maroc.
Axe 2
Dans leur article Fatima Zahra Mbrabbi et Khalil Mgharfaoui pose la question du rôle des outils nomades et plus spécifiquement des réseaux sociaux via le smartphone sur les communautés d’apprentissages et sur l’apprentissage collaboratif dans le contexte marocain, plus spécifiquement à l’université Hassan II de Casablanca.
Dans la même veine mais dans le contexte gabonais, Anasthasie Obono Mba et Maurice Ngamba Engohang analyse l’adoption de WhatsApp par les enseignants et les étudiants de l’Ecole Normale Supérieure de Libreville.
Axe 3
Alors que Ahmed Benjelloun, Fatiha Kaddari et Ihsane Kouchou cherchent, dans un contexte marocain et de crise sanitaire, à comprendre comment a été vécu cet enseignement en ligne d’urgence.
Dans leur article Sandoss Ben Abid-Zarrouk, Jacqueline Bacha, Latifa Kadi et Abdelouahad Mabrour cherchent à identifier, à partir d’une modélisation logistique, les facteurs qui influent l’utilisation, par les enseignants, des TIC en enseignement supérieur maghrébin.