Comme c’est le cas pour la plupart des moments importants de ma vie, je me souviens parfaitement de ma première rencontre avec Nacuzon Sall. J’enseignais à l’époque un cours à l’Université libre de Bruxelles et j’ai trouvé un jour Nacuzon assis au fond de l’auditoire au milieu d’un groupe d’étudiants issus de différentes régions du monde inscrits à un programme financé par la coopération belge au développement.
Au milieu de ce public composé en majorité d’étudiants africains, Nacuzon sortait assurément de l’ordinaire. Cravate, costume trois-pièces, il assumait déjà sa position de meneur, de chef de file du renouveau pédagogique qu’il portera par la suite à l’École normale supérieure de Dakar puis à la Faculté des sciences et technologies de l'éducation et de la formation.
De retour à Dakar après quelques semaines passées en Belgique, Nacuzon me proposa rapidement de le rejoindre pour animer un séminaire sur les logiciels éducatifs. Alors que je m’attendais à trouver un environnement où l’informatique éducative était encore balbutiante (nous étions au début des années ’90), j’ai au contraire découvert un laboratoire animé où les ordinateurs ne manquaient pas et où les murs étaient recouverts de photographies d’un séminaire récent pris en charge par une des figures tutélaires de l’informatique éducative de l’époque qu’était Seymour Papert. J’ai compris, dès ce moment, que l’une des qualités essentielles de Nacuzon était de toujours être là où les choses se passaient, de sentir les tendances et de les accommoder au meilleur bénéfice de son institution et des personnes qu’il avait choisi d’accompagner dans leur développement académique. Beaucoup de celles-ci témoignent d’ailleurs dans cet hommage de ce qu’elles lui doivent.
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